Pape François: partir de Marie pour prendre à cœur toute l’humanité
En ce 1er janvier, où l’Église célèbre la Solennité de Sainte Marie, Mère
de Dieu, le Pape François a présidé la traditionnelle messe pour la paix, en la
Basilique Saint-Pierre de Rome. Son homélie a permis de montrer combien Marie,
«femme et mère», est un modèle pour l’humanité actuelle et pour l’Église, en
particulier face à ce qui porte atteinte à la vie.
«Né d’une femme»: cette expression, tirée de
la lettre de saint Paul aux Galates (Ga 4,4), a scandé l’homélie du Souverain
Pontife, qui s’exprimait devant une assemblée nombreuse venue à cette première
célébration de l’année 2020.
Passer par Marie pour aller à Dieu
Le Pape a d’abord voulu rappeler que l’Incarnation de Dieu dans le sein de
la Vierge Marie signifie que «Dieu et l’humanité se sont unis pour ne jamais
plus se séparer». «En Dieu, il y a notre chair humaine !». Cela veut aussi
dire que par Marie «le salut est venu et donc il n’ y a pas de salut sans la
femme. C’est là que Dieu s’est uni à nous, et si nous voulons nous unir à lui,
il faut passer par le même chemin : par Marie, femme et mère», a souligné
François.
Respecter le corps des femmes
Le Saint-Père a ensuite élargi sa pensée à toutes les femmes, qui sont
«source de vie». «Si nous voulons tisser d’humanité les trames de nos jours,
nous devons repartir de la femme». Comme le montre la Mère du Sauveur, «la
renaissance de l’humanité a commencé à partir de la femme». Mais aujourd’hui,
s’est indigné François, les femmes sont trop souvent victimes de multiples
violences. Par exemple, «la maternité est humiliée, parce que l’unique
croissance qui importe est la croissance économique». Beaucoup de mères sont ainsi
«jugées en surnombre par des personnes qui ont le ventre plein, mais de choses,
et le cœur vide d’amour». Finalement, a estimé le Pape, «de la façon dont nous
traitons le corps de la femme, nous comprenons notre niveau d’humanité».
Un regard intérieur pour prendre soin de tout le créé
François s’est ensuite concentré sur l’attitude de Marie, qui «prenait
tout à cœur et mettait tout en place dans son cœur, même les adversités»,
en confiant tout à Dieu. Un exemple du rôle de la femme tel que l’envisage la
Bible: «la génération et la protection de la vie, la communion avec tout, le
soin de tout».
Ainsi, a continué le Saint-Père, «la femme montre que le sens de la vie
ne consiste pas à continuer de produire des choses, mais de prendre à cœur les
choses qui existent». Son regard intérieur lui permet de regarder «la
personne au-delà de ses erreurs, le frère au-delà de ses fragilités,
l’espérance dans les difficultés, Dieu en tout». Le Pape a alors interpellé
les fidèles sur leur capacité à adopter ce regard, avant de les inviter à
demander «une grâce»: «de vivre l’année avec le désir de prendre à cœur les
autres, de prendre soin des autres».
François n’a pas manqué de plaider pour la «dignité de la femme», dont
le respect est indispensable «si nous voulons un monde meilleur, qui soit
une maison de paix et non une cour de guerre». «La femme est donneuse et
médiatrice de paix et doit être pleinement associée aux processus décisionnels»,
a martelé le Pape en ce 1er janvier qui est aussi la Journée Mondiale de la Paix.
«Car, quand les femmes peuvent transmettre leurs dons, le monde se retrouve
plus uni et plus en paix. Pour cela, une conquête pour la femme est une
conquête pour l’humanité entière».
Et pour l’Église? Avec Marie, rejeter le péché et les divisions
Pour l’Église, suivre Marie signifie poursuivre «la révolution de la
tendresse» que Jésus a commencée auprès de sa mère, comme petit enfant. En
Marie, l’Église, elle aussi femme et mère, «retrouve ses traits distinctifs».
«Elle la voit, féconde, et se sent appelée à annoncer le Seigneur, à
l’engendrer dans les vies. Elle la voit, mère, et se sent appelée à accueillir
tout homme comme son enfant».
L’Église au «cœur de mère», retrouve grâce à Marie «son centre et
son unité». La Mère de Dieu l’aide à combattre «l’ennemi de la nature
humaine, le diable». Celui-ci cherche à diviser l’Église, a rappelé le
Saint-Père, «en mettant au premier plan, les différences, les idéologies,
les pensées partisanes et les partis». «Mais nous ne comprenons pas
l’Église si nous la regardons à partir des structures, à partir des programmes
et des tendances, des idéologies, des fonctionnalités», s’est élevé
François, «nous en cueillerons quelque chose, mais pas le cœur».
Le Pape a conclu cette homélie en adressant une prière à la Vierge Marie: «Ô
Mère, engendre en nous l’espérance, apporte nous l’unité. Femme du salut, nous
te confions cette année, conserve-la dans ton cœur». Puis il a invité tous
les fidèles à se lever pour acclamer par trois fois la «Sainte Mère de Dieu».
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