« Purifier » pour
recueillir le meilleur et éliminer le pire. Nous nous représentons le «
purgatoire » comme un lieu ou un temps, à mi-chemin entre l'enfer et le
ciel. Une question souvent entendue : « Combien de temps dure le
purgatoire ? » nous invite à préciser sa vraie nature. Référons-nous au «
Catéchisme de l'Eglise catholique ».L'Eglise
appelle « Purgatoire » une « purification finale des élus tout à fait
distincte du châtiment des damnés ». Cette doctrine a été formulée aux
Conciles de Ferrare-Florence (1438-1442) et de Trente (1545-1563). On
s'y appuyait sur deux textes du Nouveau Testament parlant d'un « feu
purificateur ». L'un est de Saint Paul (1Co 3, 13-15) ; l'autre est de
Saint Pierre (1P 1, 7).Le rapport paraît
assez lointain. Aussi le catéchisme de l'Eglise Catholique précise-t-il :
« Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu'il
existe avant le jugement un feu « purificateur », selon ce qu'affirme
celui qui est la Vérité ». « Certaines fautes peuvent être remises dans
ce monde-ci, mais certaines autres dans le monde futur », dit Saint
Grégoire le Grand.
Il n'y a qu'un péché, nous dit l'évangéliste qui ne peut être pardonné :
"si quelqu’un parle contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné, ni en ce monde-ci, ni dans le monde à venir." Mat. 12,32
Selon le Concile Vatican
II (1962-1965), qui n'a pas parlé officiellement du Purgatoire, «
certains des disciples du Christ cheminent sur la terre, tandis que
d'autres, après cette vie, subissent la purification ». « L'union de
ceux qui sont encore en chemin avec leurs frères qui se sont endormis
dans la paix du Christ, n'est nullement interrompue ; au contraire,
selon la foi constante de l'Eglise, cette union est renforcée par
l'échange des biens spirituels... »Benoît
XVI fait allusion au purgatoire : « Croire au purgatoire, c'est avoir
l'espérance chrétienne que la vie ne cesse pas après la mort, que les
corps ressuscitent un jour, et qu'on puisse accéder un jour au ciel, à
la béatitude et la communion des saints malgré une vie parfois
imparfaite, en passant par une étape purificatrice, aidé par la prière
de ses proches » (Encyclique « Spe salvi »). Pour
l'Eglise, le Purgatoire n'est ni un lieu ni un temps ; on peut parler
plutôt d'un état. Il est bien une peine, mais n'est pas à concevoir
comme une punition par laquelle Dieu se vengerait en quelque sorte de
nos infidélités. Dès les premiers
temps, l'Eglise a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages
en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique, afin que,
purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L'Eglise
recommande aussi les aumônes et les œuvres de pénitence en faveur des
défunts.
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Comme
dirait le père Jean-Marc Bot en parlant du purgatoire, s’il n’existait
pas il faudrait l’inventer ! Loin d’être un enfer temporaire, il est
une initiation mystique à l’amour le plus pur.
Pour que l’amour soit consommé en béatitude il faut que l’égoïsme soit consumé en repentir purifiant.
Certes
le purgatoire comporte une souffrance, mais comme on souffre pour se
faire une beauté. Oui, figurez-vous, cette antichambre du ciel est pour
moi « le salon de beauté du Saint-Esprit » !
Sa
souffrance purifiante s’accompagne d’une joie et d’une paix supérieures
à nos ressentis terrestres (cf. Ste Catherine de Gênes). Une
fois dépoussiérées les images sinistres liées aux abus d’une époque
lointaine, on trouve dans ce dogme une grande sagesse, issue d’une
pratique juive ancestrale : la prière pour les morts. On y goûte aussi
la plus belle trouvaille de la miséricorde divine.